Après l'affaire Harvey Weinstein qui a défrayé la chronique en 2020, le monde de la mode va-t-il lui aussi être touché par un scandale sexuel ? Gérald Marie, l'un des plus célèbres agents de mannequins et ancien président d'Elite Models, fait l'objet d'une enquête depuis fin 2020. 14 femmes ont déposé plainte au civil contre lui pour agression sexuelle.
Entre gestes déplacés, attouchements sexuels ou relations forcées, l'homme de 71 ans aurait usé de sa position pour abuser de jeunes femmes. Celles-ci rêvaient de devenir top models.
Gérald Marie s'impose dans les années 80 lorsqu'il devient le directeur de la branche européenne de la prestigieuse agence Elite Model Management. Devenu une personne influente du monde du mannequinat, il a accompagné plus de 5 000 femmes au cours de leur carrière. Il quitte ses fonctions en 2011.
Carla Bruni balance sur les dessous du milieu de la mode
La femme de Nicolas Sarkozy a fait partie des supermodels dans les années 90, au même titre que Claudia Schiffer, Cindy Crawford ou encore Naomi Campbell. Aussi a-t-elle eu l'occasion de fréquenter Gérald Marie. Si elle affirme n'avoir jamais été victime de ces agissements présumés, Carla Bruni croit toutefois fermement aux témoignages de ses anciennes collègues.
Lors d'un entretien accordé à Paris Match, l'ancienne Première dame a dénoncé un univers où les femmes sont bien trop considérées comme des objets par les hommes. Et de déplorer ce rapport de force. Ce dernier est malheureusement devenu légion dans la profession, où les postulantes sont souvent mineures lorsqu'elles débutent :
Les prédateurs, dans la mode comme ailleurs, développent des instincts pour repérer leurs victimes, les plus jeunes et les plus fragiles.
D'après Sara Ziff, qui travaille pour une ONG qui défend les droits des mannequins, ces dérives sordides seraient malheureusement extrêmement courantes :
90% des mannequins sont considérés comme du bétail. Elles sont des proies faciles, victimes d'abus et de maltraitances.
Il se dit victime de son statut
Les accusations des plaignantes n'en ont pas empêché certains de prendre la défense du prévenu. Ainsi, plusieurs proches de Gérald Marie ont minimisé les faits supposés. Ils ont évoqué des promotions canapé. Ils préfèrent en effet parler d'une époque "libertine, sexy mais pas sexiste". Et des "filles consentantes qui couchaient pour y arriver".
Contacté par Paris Match, Gérald Marie n'a pas souhaité s'exprimer. Mais des sources ont révélé que l'ex de Linda Evangelista se poserait en tant que victime. Comme il l'aurait confié à ses proches, en tant qu'"homme puissant, hétérosexuel", il serait une "cible parfaite, l'homme à abattre".
L'enquête suit actuellement son cours.