Chantal Goya a eu la le privilège de tourner avec le grand Jean-Luc Godard, vers la fin des années 60. Alors qu'elle venait de rencontrer Jean-Jacques Debout, qui deviendra son mari et propulsera sa carrière, la chanteuse pour enfants s'est essayée à la figuration. Remarquée à la télévision par le célèbre réalisateur, elle a été sollicitée pour interpréter le rôle de Madeleine, dans le film Masculin, Féminin, sorti en salle en 1966.
Chantal Goya s'est souvenue le 28 juillet dernier, lors d'un entretien accordé au Parisien :
Le cinéma, comme la musique, ce n'était pas prévu. J'ai dit oui pour faire plaisir.
De singulières conditions
Cependant, Chantal Goya garde un mauvais souvenir de cette expérience dans le cinéma. Alors qu'elle s'était fixée des limites : "Pas question que j'embrasse ou tourne nue", Jean-Luc Godard ne l'entendait visiblement pas de cette oreille. Ce dernier aurait tenté plusieurs fois de lui faire changer d'avis, en employant des méthodes plus que discutables. Il aurait ainsi voulu la persuader :
Godard m'a dit : "Si tu ne te mets pas à poil, tu ne seras jamais une vedette."
Des paroles vaines qui n'auront pas réussi à faire flancher celle qui a été accusée d'escroquerie, qui a même ironisé :
Je lui ai répondu : "J'en ai déjà une à la maison et c'est une machine à laver".
Le film, qui n'est pas vraiment un chef-d'œuvre, a rencontré un accueil mitigé mais aura cependant contribué à faire parler de Chantal Goya, même si elle s'en serait bien passée :
Il y a des affiches avec ma photo et le titre : "Ces horribles petites Françaises sont-elles vos filles ?". La nuit, je vais en voiture boulevard Saint-Germain pour les arracher.
Peu échaudée par cette expérience, l'épouse de Jean-Jacques Debout a confié au quotidien avoir cependant accepté de repasser devant les caméras. Elle a par la suite tourné avec Pierre Tchernia ou Philippe Labro :
J'avais beaucoup de demandes mais j'agis plus intéressée par les pizzas que par les réalisateurs italiens. Je ne regrette rien, je ne regarde jamais en arrière. Je crois que c'est ma force. Comme ça, j'avance.