Lundi 26 septembre à 23h10, France 3 diffusera Inceste, le dire et l’entendre, un documentaire signé Andrea Rawlins. C’est autour de témoignages que s’articulera ce film choral ayant pour but, entre autres, de libérer la parole.
Parmi les personnes qui ont décidé de témoigner se trouve l’actrice française Corinne Masiero. A 58 ans, elle a su gagner en popularité en étant la tête d’affiche de la série à succès, Capitaine Marleau.
Victime d’inceste, elle a décidé de se confier dans l’espoir que son récit puisse aider à faire bouger les choses.
Un documentaire nécessaire
C’est auprès de Sonia Devillers pour France Inter, qu’elle a bien voulu se confier, revenant notamment sur la raison de sa participation au documentaire.
Parce que c’est important de prendre la parole, c’est important de participer à des projets et à des films comme ceux d’Andrea. La parole est l’étincelle qui permet de faire bouger les choses après.
Corinne Masiero affirme que l’inceste touche tout le monde directement ou indirectement.
Ça commence toujours par « je connais quelqu’un qui » et en fait ça finit toujours par en fait « c’est bibi ».
Pour elle, regarder ce documentaire est « plus qu’un devoir ». Il permet d’ouvrir la conversation et de lever le voile sur l’omerta autour de l’inceste.
Corinne Masiero dans un climat incestueux
Corinne Masiero raconte que, petite fille, elle a vécu des moments très embarrassants au sein de sa famille comme des mains baladeuses par exemple. Malheureusement, cela ne choquait personne dans sa famille.
On subit tous et toutes une espèce de culture patriarcale et capitaliste qui fait qu’il y a toujours un maître avec des esclaves autour qui ne sont plus des personnes mais des objets. Quand on est objets, on ne pense plus. On devient l’objet du bon vouloir du maître qui est en général un homme, qui s’approprie un corps.
Corinne Masiero déplore le fait que les victimes ne soient pas écoutées :
On se fait traiter de menteuses, de menteurs, on se fait traiter de s*lopes. On te dit, « bah tient, de toute façon tu l’as allumé. »
C’est durant le confinement qu’elle tombe sur une photo dans sa cave et qu’elle se souvient alors de ce que lui faisait subir un de ses cousins, de dix ans son aîné.
Sans entrer dans les détails, Corinne Masiero a affirmé que l’on pouvait également être violée par les mots, les gestes et l’attitude.
Son cousin est décédé il y a longtemps, mais elle décide désormais de parler, aussi bien pour elle que pour les victimes d’inceste. Car au sein de sa famille, elle n’a pas été la seule touchée par de tels actes.