Elle est l’une des figures du journalisme d’investigation à la française. Elise Lucet est une grande journaliste qui ne lâche jamais le morceau et a réussi à sortir plus d’une affaire de corruption ou d’entreprises frisant avec l’illégalité. Son émission Cash Investigation est l’une des plus regardées du service public.
Mais avant d’acquérir son statut aujourd’hui un peu protégé par son expérience et son statut à part, la journaliste a débuté dans un monde où les supérieurs hiérarchiques étaient tous des hommes. Elise Lucet a donc dû apprendre à se défendre. Elle a raconté tout cela dans le podcast Femmes de télé.
Elise Lucet revient sur le début de sa carrière
La présentatrice a par exemple évoqué ses débuts compliqués :
Moi quand j'ai commencé, tous mes rédacteurs en chef étaient des hommes, il n'y avait pas de femme rédactrice en chef.
Une absence de représentativité qui était la même au niveau du service des ressources humaines. Elise Lucet a raconté la remarque sexiste qui l’avait le plus marquée à l’époque :
J'étais une des figures de l'antenne très importante pour France 3 à l'époque. J'étais vraiment mal payée par rapport au boulot que je faisais et il m'a dit : "Tu as trois défauts : tu es une femme, tu es jeune et tu n'as jamais été virée". Je me souviens que j'ai fondu en larmes dans son bureau en me demandant comment il pouvait me dire ça. Comme si n'avoir jamais été virée était un défaut et non pas une qualité. En gros, si on ne m'a pas virée, c'est parce que je fais bien le job, enfin, j'essaie.
"C'est du sexisme"
Mais la journaliste a, malgré ses larmes, réussi à se défendre et à pointer du doigt les mécaniques régissant les propos de ce RH :
Je lui ai dit : "C'est du sexisme et tu es en train de me dire que c'est normal que les femmes soient moins bien payées que les hommes. Et pour ce qui est d'être jeune, ça finira par s'arranger, mais ça va prendre un peu de temps."
Et Elise Lucet a fait de son combat contre le sexisme un principe professionnel. Que ce soit pour elle ou pour une autre journaliste d'ailleurs :
Quand il y avait des réflexions sexistes à mon égard ou à celui d'une consœur, je réagissais immédiatement.