Les violences conjugales demeurent un fléau qui n’épargne personne. Si les hommes battus sont moins nombreux à témoigner, le contraire est malheureusement bien trop fréquent. Pourtant connue pour son caractère bien trempé et ne pas avoir sa langue dans sa poche, Ghislaine Arabian n’y a pas échappé. Du jour au lendemain, son compagnon s’en est violemment pris à elle, alors qu’elle rentrait de sa journée de travail.
Une nuit d’horreur qu’elle s’est remémorée ce vendredi 6 octobre, sur le plateau de l’émission Chez Jordan. La chef doublement étoilée a raconté comment sa vie avait basculé en janvier 2014. Victime de la fureur de celui qui partageait sa vie depuis plusieurs années, Ghislaine Arabian est "restée deux mois et demi clouée au lit, dans un corset" :
Allongée sur le dos. C'était pas drôle. J'étais tellement en colère que ça me soit arrivé. Parce que je ne l'ai pas vu venir et je m'en voudrais toujours de ne pas avoir eu assez d'acuité pour m'en rendre compte.
A-t-elle déclaré.
Un changement de comportement soudain
Mais Ghislaine Arabian n’avait aucune raison de craindre une quelconque agression de la part de son compagnon. Car en seize ans de vie commune, elle n’avait eu jusqu’alors jamais eu droit à "une parole" ou à un "geste violent" : "Il n'avait jamais levé la main sur moi, et nous nous aimions profondément", a-t-elle affirmé, précisant qu'ils se connaissaient "depuis vingt-cinq ans" :
Ce qui prouve que personne n'est à l'abri car, ce soir-là, à la maison, je n'ai rien vu venir.
Elle a d’ailleurs précisé que le soir de l’incident, il n’y avait même pas eu "d’engueulade" : "Je suis rentrée et il y avait devant moi ce monsieur très énervé qui m'attendait à l'appartement. Ça faisait seize ans qu'on vivait ensemble et là, il a éclaté", a-t-elle raconté. Et de poursuivre :
Je ne sais pas pourquoi et je ne saurai jamais pourquoi. Il était 1h du matin, je rentrais du resto, c'était assez violent. J'habitais un duplex, donc c'était très facile de me jeter en bas des escaliers. Il m'a donné des coups de pieds dans la cuisse gauche, m'a tiré par les cheveux en me traînant au sol.
Tentant de lui échapper en dévalant les marches, il l'aurait ensuite "projetée contre la porte blindée de l'entrée" : "J'ai entendu un crac quand mon dos a percuté la serrure", s'est souvenue l'ancienne membre du jury de Top Chef.
Paniqué par les conséquences de son geste, l’ex de Ghislaine Arabian a ensuite téléphoné au chef Thierry Cambier, qui vivait dans leur résidence, l'informant qu’il venait "de faire une connerie". Ce dernier s’est précipité sur les lieux pour venir au secours de celle qui a eu "des vertèbres cassées, le bassin fêlé, et trente jours d'incapacité totale de travail, suivis de quinze jours d'arrêt supplémentaires" :
Il est venu me chercher, m'a relevée et m'a allongée sur mon lit. Je ne voulais pas partir chez lui, ni aller à l'hôpital. Le lendemain, j'étais obligée d'y aller parce que je ne pouvais pas bouger.
Un dépôt de plainte pris à la légère ?
Bien évidemment, Ghislaine Arabian a porté plainte contre son ex. Hélas, lors de sa déposition, elle aurait essuyé des remarques blessantes de la part des policiers, qui se seraient faits l’avocat du diable : "Quand j'ai déposé plainte, on m'a dit : "Vous auriez dû faire attention, ça aurait dû vous interpeller". Car elle savait que son compagnon "battait ses chiens". Cependant, son action n'aura pas été vaine. L'ex de Ghislaine Arabian a été reconnu coupable de violences conjugales et condamné en 2016.
Un soulagement mais une maigre consolation pour celle qui a dirigé les cuisines du Pavillon Ledoyen, de 1992 à 1998, et se lamentait en mars 2022, toujours face à Jordan de Luxe, de la lenteur de la procédure. Car Ghislaine Arabian ne saura finalement jamais ce qui lui a valu ce déferlement de violence, qui l’a définitivement traumatisée :
C'est fini mais la seule chose qui me rend toujours en colère c'est que je ne saurai jamais pourquoi. Je n'ai jamais eu l'occasion de lui reparler. Et ne pas savoir, c'est terrible pour moi.
Une histoire d'amour qui s'achève sur une incompréhension insupportable.