Le 27 avril 2014, Micheline Dax s'éteignait à l'âge de 90 ans. Avant sa mort, la comédienne avait souhaité en toute conscience que son corps soit donné à la science.
Son rapport à la mort était très particulier. Orpheline de mère très jeune, elle n'était pas croyante et n'assistait plus depuis longtemps aux enterrements. Faire don de son corps à la médecine est quelque chose dont elle parlait discrètement depuis longtemps. Elle me disait qu'au moins, là, elle serait utile à l'humanité.
explique sa fille, Véronique Lafond, au Point.
Véronique Lafond : "Il y a là un manque de respect total"
Or, le 27 novembre 2019, le journal l'Express fait des révélations terrifiantes. Au Centre du don des corps de l'université Paris-Descartes, les conditions de conservation des corps sont catastrophiques. Les dépouilles sont empilées les unes sur les autres dans le couloir, grignotées par les souris, la chambre froide est en panne.... Pour les familles des défunts, c'est le choc. Depuis les terribles révélations, 35 familles ont donc décidé de déposer plainte contre l'université parisienne. Parmi elles, les enfants de José Artur et Micheline Dax
J’ai décidé de porter plainte avec les autres familles concernées car j’estime que la volonté de ma mère n’a pas été respectée : c’était un charnier et une boucherie, rien à voir avec la noblesse du geste. Il y a là un manque de respect total pour le défunt et ses proches. Nous avons été trompés
A expliqué Véronique Lafond dans les colonnes de Paris Match avant de dénoncer à nos confrères du Point le manque d'information dont les familles disposent.
Lorsque j'ai téléphoné, on m'a fait comprendre que je n'avais pas à en savoir davantage. On m'a simplement dit qu'elle était dans une chambre froide, et que l'on me préviendrait de la date de l'incinération, si on avait le temps, puis on m'a raccroché au nez.
En portant plainte, Véronique explique vouloir connaître la vérité :
Je ne sais pas si la volonté de ma mère a été respectée, puisque les corps étaient inutilisables parce qu'ils étaient pourris, certains étaient entreposés dans un couloir.
Une plainte qui signe le début d'une longue bataille judiciaire...