C’est un livre particulier. Elisabeth Bost a écrit Grandir avec l’absence qui recueille les témoignages de personnalités ayant perdu un parent. Et l’ancien ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, a témoigné dans ce livre paru le 22 avril 2021. L’écologiste y rapporte de lourds sujets familiaux comme le décès de son père lorsqu’il était adolescent :
Je venais d'avoir quinze ans quand mon père est mort. Si jeune, vous avez besoin de la présence paternelle.
Une mort déjà compliquée à porter mais qui n’a pas été la seule qu’a dû affronter Nicolas Hulot. En effet, il conserve un autre souvenir de la mort :
Qui, lui, reste indélébile. Je le partage avec ma sœur. Il concerne mon frère aîné. Nous n'avions plus de nouvelles de lui depuis plusieurs mois. Ma mère nous avait dit qu'il était parti voyager au bout du monde.
"J'ai l'impression de distinguer un corps humain"
Mais cette explication était en fait totalement fausse et Nicolas Hulot a fait une macabre découverte un soir de Noël :
Ce 24 décembre 1974, nous préparons le réveillon de Noël en famille quand ma mère nous demande d'aller chercher deux chaises à la cave. (...) J'ai l'impression de distinguer un corps humain. Je pousse un cri et bondis en arrière. Ma sœur comprend instantanément. C'est le corps de notre frère qui gît dans la cave (...) Comment ai-je pu passer le réveillon avec ce terrible secret ? Pourquoi avons-nous instantanément décidé avec ma sœur de ne pas le dire à notre mère le soir-même ? Avec du recul, je ne l'explique pas, c'était insensé.
Nicolas Hulot y a trouvé sa motivation pour ses combats écologistes
Depuis cet épisode, Nicolas Hulot tente de profiter au maximum de la vie et de la rendre meilleure au travers de l’écologie et du militantisme :
Je suis un peu gêné d'en parler, parce que beaucoup de monde a eu des souffrances et des tragédies. Je pense que ça m'a appris beaucoup de choses sur la précarité et la brièveté de la vie. J'essaie de faire de chaque instant un instant qui ait du sens. Un instant utile.