Il s’était à peine écoulé quelques minutes depuis l’annonce des résultats du premier tour des élections régionales le 20 juin qu’Anne Hidalgo annonçait déjà appeler en faveur d’un rassemblement de la gauche autour de Julien Bayou, le candidat EELV arrivé en tête des listes de gauche en Ile-de-France. Pourtant, la maire de Paris avait sa propre candidate qu’elle avait encouragée à se présenter, Audrey Pulvar.
Alors pourquoi se désolidariser aussi rapidement ? Pour faire barrage à l’extrême-droite du mieux possible ? Si la réponse était celle-ci, la célérité d’Anne Hidalgo lui ferait honneur. Mais il s’agirait en vérité d’une raison bien plus obscure.
"Expulser le problème Pulvar au plus vite"
En effet, l’entente entre les deux femmes ne serait plus au beau fixe. Et ce, depuis quelques semaines. L’origine de cette rupture ? Un désaccord très vif sur le sujet des réunions en non-mixité.
Depuis, il y a de l’eau dans le gaz entre les deux femmes politiques. Un ponte du PS a ainsi affirmé à L’Opinion que le soutien à Julien Bayou était l’occasion pour Anne Hidalgo "d’expulser le problème Pulvar au plus vite et montrer qu’on passait à autre chose."
Ce soutien s’explique donc par des désaccords personnels entre les deux femmes mais aussi par la stratégie politique de la maire de Paris. Anne Hidalgo voit en effet bien plus loin que l’élection régionale.
Anne Hidalgo et ses ambitions politiques
Ce qui se joue pour elle est ici la dynamique de pouvoir de la gauche. Et si la région tombe entre les mains de la coalition (ce qu’elle a plus de chances de réaliser avec Julien Bayou à sa tête), une politique de la ville menée en accord avec la direction régionale pourrait permettre de gagner des points auprès des électeurs. Pour, qui sait, se présenter lors de l’élection présidentielle de 2022.
Seulement voilà, Julien Bayou possède ses propres ambitions et son élection pourrait finalement desservir Anne Hidalgo. Bref, un épineux problème à résoudre en somme !