Anne Sinclair vient de faire publier son nouveau livre, Passé Composé (éd. Grasset), dans lequel elle revient sur son mariage avec Dominique Strauss-Khan. Mais également sur ses rencontres avec certaines personnalités politiques au cours de sa longue carrière journalistique.
Notamment celle avec Nicolas Sarkozy, dont elle a fait la connaissance alors qu'elle présentait encore 7 sur 7. C'est d'ailleurs dans l'émission culte de TF1 que le mari de Carla Bruni a été connu du grand public. Il venait alors d'être élu maire de Neuilly-sur-Seine.
Et Anne Sinclair et Nicolas Sarkozy se sont plutôt bien entendus au début. D'ailleurs, pour préparer sa première intervention dans 7 sur 7, ce dernier avait invité la journaliste à prendre un café au Fouquet's. Celle-ci a avoué avoir été très impressionnée par l'ambition de l'ancien chef d'État, qui apparemment, visait déjà le poste sans toutefois l'avoir évoqué clairement :
Vous savez, Anne Sinclair, je serai ministre un jour. De quoi, je m'en fous, mais je serai ministre.
Lui avait-il lancé. Des propos qui ont fait son petit effet sur Anne Sinclair. Elle est en effet ressortie de cet entretien presque fascinée, comme elle l'explique dans son livre :
Son aplomb et son activisme le rendaient presque attachant.
Des rapports qui se sont détériorés
Mais au fil du temps, elle changera radicalement d'avis sur Nicolas Sarkozy, qui vient d'être condamné pour corruption. Notamment après son élection à la présidentielle de 2007 :
Élu président, je ne l'ai plus revu. Il n'avait plus besoin de journalistes. Il était devenu imbuvable. Pire, son ministère de l'Identité nationale rendit la droite très perméable aux thèses du FN.
A confié l'ancienne directrice éditorial du Huffington Post, qui n'a jamais caché son attachement aux idées de gauche. Et un autre évènement a fini de mettre fin à la bonne entente qu'il a pu un jour exister entre Anne Sinclair et Nicolas Sarkozy.
Une maladresse irrespectueuse
Cinq ans après l'affaire DSK qui a secoué le pays en 2011, Nicolas Sarkozy invite Anne Sinclair à le rencontrer en 2016. Et celle qui travaillait à l'écriture de son livre, Chronique d'une France blessée, ne s'attendait pas vraiment à ce qu'elle allait entendre. Car l'homme politique n'aurait eu en réalité que l'intention de se dédouaner concernant le scandale qui a éclaboussé la carrière de l'ancien président du FMI :
J'ai été choquée de ce qui m'apparut comme un manque de tact et son instance me déplut. (…) Bien entendu, cela ne fit pas de lui un ami !
S'est-elle souvenue dans les pages de son livre. Et de décrire, sans prendre de gants, un homme pour lequel elle a perdu toute estime :
Sans conviction, prêt à tout, y compris aux basses œuvres de la police, il est un homme pour lequel je n'ai pas grand respect.
Nicolas Sarkozy réagira-t-il ?