C'est Thierry Fremaux, le directeur du Festival de Cannes, qui l'a confirmé lors d'une conférence de presse. Les organisateurs, ainsi que le gouvernement français, ont demandé à Moscou que le cinéaste Kirill Serebrennikov soit autorisé à assister à la première de son film à Cannes. Toujours selon le directeur, une réponse personnelle de Vladimir Poutine leur a été envoyée, dans laquelle il exprimait son refus. Le président indique que "Serebrennikov a des problèmes avec la justice" et que "les tribunaux sont indépendants".
Une information à moitié confirmée jeudi 10 mai par le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Il affirme avoir reçu la demande des organisateurs du festival mais dément que la réponse vienne du président russe en personne. Selon des propos rapportés par l'AFP, il a déclaré :
Il est vrai que les organisateurs du festival de Cannes ont écrit au Ministère des Affaires étrangères avec la demande d'assurer l'arrivée de M. Serebrennikov au festival. Et il est vrai qu'une réponse a été envoyée par le ministère expliquant que, comme dans n'importe quel pays du monde, (...) nul n'a le droit ou le pouvoir d'influencer de quelque manière que ce soit la décision des instances judiciaires et d'enquête.
Il a ensuite ajouté que le courrier "n'émanait pas directement de Vladimir Poutine".
Le grand absent du festival
Kirill Serebrennikov est le directeur artistique du réputé théâtre contemporain de Moscou, le Centre Gogol. Il est aussi accusé de détournement de fonds publics et est depuis assigné à résidence dans l'attente d'un éventuel procès. L'homme a été interpellé pendant le tournage de Leto, dont le montage a dû être finalisé à son domicile.
Le réalisateur n'a toutefois pas été oublié le soir de la projection officielle de son long-métrage. Toute l'équipe du film a monté les marches de Cannes en portant un badge à son effigie et a ensuite posé devant les photographes en tenant une pancarte sur laquelle était écrit "SEREBRENNIKOV".