Impliqué dans plusieurs affaires politico-judiciaires, Patrick Balkany a été condamné en 1997 à deux ans d’inéligibilité pour prise illégale d’intérêts. À partir de 2013, lui et son épouse Isabelle sont poursuivis pour blanchiment d’argent et fraude fiscale. En 2019, ils sont condamnés à quatre ans de prison, dont un an avec sursis et dix ans d’inéligibilité. Si Isabelle Balkany, qui a fait une tentative de suicide, n’est pas passée par la case prison en raison de son état de santé, cela n’a pas été le cas de son mari.
Incarcéré à la prison de la Santé, Patrick Balkany est remis en liberté cinq mois plus tard pour raisons de santé et placé sous surveillance électronique. Mais l’ancien homme politique est reconduit derrière les barreaux de la prison de Fleury-Mérogis en février 2022 pour avoir un peu trop fait sonner son bracelet. Il ressort en août de la même année après un second aménagement de peine.
Un enfermement traumatisant
Ce mercredi 5 avril, Jordan de Luxe recevait les époux Balkany sur le plateau de Chez Jordan. L’occasion pour Patrick Balkany d’évoquer son séjour en prison. Lorsque le journaliste lui a demandé s’il avait été traumatisé par son séjour en prison, celui qui est resté trente ans à la tête de la mairie de Levallois-Perret n’a pas hésité une seconde : "Bien sûr", a-t-il répondu, avant de se reprendre :
Je ne suis pas traumatisé. Mais quand vous êtes détenu à la prison de la Santé ou à celle de Fleury-Mérogis, parce que j’ai fait six mois dans l’une, six mois dans l’autre, vous subissez le bruit, les hurlements, la journée et la nuit. C’est terrible.
Patrick Balkany a ajouté qu’il n’avait pas reçu le même traitement que les autres détenus : "Personne ne devait me voir et je ne devais voir personne", a-t-il expliqué. Et de préciser : "On appelle cela "les médiatiques". C’est-à-dire, ceux qui sont connus, d’une manière ou d’une autre".
Patrick Balkany "enfermé 24h/24" ?
Lancé dans ses déclarations, Patrick Balkany a confié que ses conditions d’enfermement étaient bien plus strictes que celle du "détenu lambda" :
L’enfermement, c’est normal. Sauf que le détenu lambda, le détenu normal, il sort deux heures le matin et deux heures l’après-midi en promenade. Vous, vous ne sortez pas.
Bien qu’il avait droit à deux sorties quotidiennes, en tant que détenu "médiatique", les siennes se faisaient en solitaire et sous bonne escorte : "C’est-à-dire que si vous êtes à la prison de Fleury-Mérogis, vous avez une cage, tout seul, où vous restez pendant deux heures", s’est-il souvenu.
Patrick Balkany a alors rapidement préféré s’en passer pour rester dans sa cellule :
Vous y allez une fois, vous restez 20 minutes, puis vous tapez à la porte et vous dites : "Je suis mieux dans ma cellule". Donc, vous restez enfermé 24h/24.
A-t-il raconté. Et d'indiquer qu'il ne "sortait qu'un quart d'heure le matin" avant qu'on ne l'emmène "à l'infirmerie pour prendre {sa} tension et {ses} médicaments".
Au lendemain de sa libération en août dernier, Patrick Ballkany avait accepté de répondre aux questions des journalistes, nombreux à faire le pied de grue devant sa demeure de Giverny. Apparu amaigri avec les cheveux longs, il avait alors fait part de son soulagement de "pouvoir {se} reposer, {se} soigner et prendre soin de {son} épouse", ajoutant que "la prison, c'est très dur".
Cependant, Patrick Balkany, dont la fin de la peine est fixée au 21 avril prochain, n'en a pas fini avec la justice. Lui et sa femme ont comparu ce mardi 4 avril devant la justice pour avoir envoyé des photomontages pornographiques aux membres de la nouvelle équipe municipale de Levallois-Perret. Le couple encourt une peine de 2 ans de prison et 60 000 euros d'amende