C’est dans l’émission Il n’y a pas qu’une vie dans la vie sur Europe 1 que Rachida Dati a pris la parole dimanche 24 mai. L’occasion pour la Ministre de la Justice sous la présidence de Nicolas Sarkozy, de détailler son parcours bien particulier. Elle n’a pas hésité à revenir sur un épisode douloureux de sa vie qu’elle souhaite laisser loin derrière elle.
En effet, c’est en 1992, âgée de seulement 25 ans, que Rachida Dati épouse « un algérien ». La précision est importante car, d’après ses dires, son origine ethnique était la seule caractéristique qu’il avait en commun avec elle.
Le mariage, c’était pas moi.
Elle précise que ses parents ne lui ont jamais imposé quoi que ce soit. Cependant, elle a ressenti la pression de devoir se mettre en ménage.
Mes sœurs se sont toutes mariées jeunes, conditionnées par le fait que c'est bien de se marier et de faire des enfants.
A-t-elle avoué à Isabelle Morizet.
Un secret bien gardé
C’est « sous Lexomil » qu’elle s’est mariée avant de regretter amèrement son choix. Plus qu’un simple divorce, elle a souhaité une annulation pure et simple :
Je voulais effacer cette page y compris sur mon acte de naissance.
Son mari ne voulant pas rompre leur contrat de mariage, Rachida Dati est directement allée voir le procureur de la République :
Pour lui, mon consentement était éclairé, j'étais lucide, je ne vivais pas chez mes parents, j'étais libre, autonome, donc au sens juridique, il n'y avait pas de pression... Mais c'était plus insidieux.
Face à ce refus, elle a décidé de fuir :
J'ai quitté la France. Jacques Attali m'a accueillie à la Banque européenne à Londres. Même Nicolas Sarkozy ne savait rien de tout ça.
Elle s’était bien tenue de dévoiler la vérité derrière son départ, prétextant un besoin d’expérience internationale. Quand elle a décidé de revenir en France, c’est parce qu’elle était quasiment persuadée que sa demande allait enfin être validée.
Les trois personnes qui m'ont libérée sont Simone Veil, Albin Chalandon et Pierre de Bousquet. Ce n'était pas de l'audace, c'était de l'instinct de survie.
Son combat n’aura pas été vain comme elle a pu l’expliquer :
Ils ont compris qu'il y avait un vide politique. C'est comme ça qu'après, avec Nicolas Sarkozy, on a changé la loi. Parfois, ce sont les jeunes femmes elles-mêmes qui s'auto-mettent dans cette situation pour ne pas poser de problème à qui que ce soit.
Qu’en pensez-vous ?