Le juge Steven O'Neill, qui avait déjà présidé, en juin, au premier procès, annulé faute d'unanimité du jury, n'a pas désigné nommément les femmes qu'il autorisait à témoigner. Il a simplement limité leur nombre à cinq parmi les 19 que le ministère public voulait entendre lors du nouveau procès.
Les accusations de ces 19 femmes ne font pas l'objet de poursuites pénales contre Bill Cosby, qui ne sera jugé que pour une agression sexuelle présumée remontant à début 2004 sur la personne d'Andrea Constand.
Cette décision est une victoire pour l'accusation. Faute de disposer de preuves matérielles dans son dossier, elle a toujours souhaité mettre en évidence les autres accusations dont faisait l'objet Bill Cosby, pour démontrer que l'agression d'Andrea Constand s'inscrivait dans un parcours de déviance sexuelle.
Lors du premier procès, le procureur du comté de Montgomery (Pennsylvanie), Kevin Steele, n'avait obtenu que de pouvoir citer Kelly Johnson, qui avait raconté, à l'audience, avoir subi des attouchements en 1996.
A l'instar des allégations d'Andrea Constand, elle avait assuré que l'acteur, devenu mondialement célèbre grâce à la série télévisée "The Cosby Show" (1984-1992), lui avait préalablement fait boire du vin et avaler une pilule.
Un changement de défense pour Bill Cosby
Après l'annulation du premier procès, Bill Cosby, 80 ans, a changé d'avocat, passant d'un conseil local de Pennsylvanie, Brian McMonagle, au défenseur des stars Tom Mesereau.
Cet avocat basé à Los Angeles s'est rendu célèbre en défendant, avec succès, le chanteur Michael Jackson, acquitté en juin 2005 d'accusations d'attouchement sur mineur.
Bill Cosby a été accusé d'agression sexuelle par des dizaines de femmes, des faits présumés s'étalant sur plusieurs décennies et dont la quasi-totalité sont aujourd'hui prescrits.
Quelle que soit l'issue du nouveau procès, sa réputation a été définitivement ruinée par ces accusations. Il risque jusqu'à 30 ans de prison.