C’est une triste affaire qui entache actuellement la Fédération française de rugby. Le 8 juillet dernier, Oscar Jégou et Hugo Auradou ont été arrêtés par la police argentine, lors de la tournée du XV de France en Amérique du Sud. Les deux joueurs sont accusés de viol et d’agression sexuelle par une femme qui aurait fait leur connaissance après la victoire des Bleus face aux Pumas.

Selon la victime présumée, les faits se seraient déroulés dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 juillet 2024, au Diplomatic Hotel de Mendoza, où était logée l'équipe nationale de rugby. Comme l’a relayé la presse argentine, la trentenaire aurait d'abord fait connaissance avec Hugo Auradou dans une discothèque, avant de finir la nuit dans sa chambre d’hôtel. Cependant, une fois sur place, la soirée aurait viré au cauchemar.

Il l’attrape immédiatement, la jette sur le lit, commence à la déshabiller et se met à la frapper sauvagement d’un coup de poing, dont l’hématome est visible sur le visage de la victime. Il l’étouffe, au point qu’elle a l’impression de se sentir partir.

A rapporté son avocate, Me Natacha Romeno, au cours de diverses interviews, ajoutant qu’une heure plus tard, Oscar Jégou aurait fait son apparition pour lui faire subir "des mêmes faits de violences et de violences sexuelles".

Hugo Auradou et Oscar Jégou remis en liberté

D'après une source judiciaire ayant eu accès au rapport médico-légal, près d’"une quinzaine de blessures" ont été constatées sur le corps de la mère de famille de 39 ans, qui est récemment sortie du silence. Le rapport évoque des "lésions dans les parties intimes, divers hématomes au menton, sur la paupière gauche, les deux jambes, les fesses, l’entrejambe, la poitrine et le thorax", ainsi que "plusieurs éraflures au niveau de l’omoplate".

À l’issue d’une audience qui s’est tenue le 12 juillet dernier à Buenos Aires, Oscar Jégou, qui a pu contacter ses proches, et Hugo Auradou ont été mis en examen pour viol aggravé et maintenus en détention à la prison de Mendoza. Mais c’était sans compter l’intervention de leur avocat argentin, Rafael Cunego Libarona, qui est parvenu à obtenir leur assignation dans une résidence surveillée, aux frais de la Fédération française de rugby.

Et contre toute attente, la justice vient d’ordonner leur remise en liberté. En effet, ce lundi 12 août 2024, après avoir étudié le réquisitoire de Me Libarona et la plaidoirie de la défense, le ministère public de Mendoza a annoncé la libération sur-le-champ des deux joueurs tricolores. Ils ont toutefois reçu l’interdiction de quitter le territoire argentin et pourront récupérer leur passeport à la fin de l’instruction, a précisé le journal L’Équipe. Une expertise psychologique de la plaignante sera effectuée dans les prochains jours, tandis que les deux prévenus attendent toujours l’analyse de la leur.

La défense satisfaite

Alors que l’enquête suit son cours, Antoine Vey, l’avocat français d’Hugo Auradou et Oscar Jégou, a réagi à la décision de justice du parquet de Mendoza. Et il s’est dit plutôt satisfait :

J’y vois un signal assez positif sur l’évolution de l’enquête. On a été forcé de réagir médiatiquement, parce qu’il y avait un récit qui a circulé très rapidement dans les médias, véhiculé par l’avocate de la plaignante. Et ce récit ne collait absolument pas à ce que les joueurs ont vécu.

A déclaré auprès de BFMTV celui qui avait déjà contesté les conclusions du rapport médico-légal.

Confiant, l'homme de loi s’est montré optimiste quant à la classification sans suite de cette affaire. "On a dû attendre pendant un mois que l’enquête se déroule, que les éléments soient recueillis. Aujourd’hui, c’est une forme de première conclusion", a-t-il déclaré.

Affaire à suivre.