Yann Moix pleure "une petite soeur"... C'est dans les colonnes du magazine Paris Match que l'écrivain rend hommage à Charlotte Valandrey. La comédienne est décédée le 13 juillet dernier. "La nouvelle greffe n’a pas pris, ce troisième coeur n’a pas vécu…", confiaient ses proches à l'AFP.
"Charlotte Valandrey est morte : cette phrase me fait mourir un peu"
"Elle avait du coeur, même quand ce n’était pas le sien. Charlotte Valandrey est morte : elle n’était pas vraiment une amie ; plutôt la sœur que j’aurais dû avoir", écrit l'écrivain, visiblement bouleversé.
Et de poursuivre :
« Charlotte Valandrey est morte » : cette phrase me fait mourir un peu (...) Oui, la lutte est terminée. Le combat est fini. Elle ne m’invitera plus jamais ; elle ne m’enverra plus jamais promener. Elle ne m’appellera plus jamais ; elle ne me raccrochera plus jamais au nez.
Yann Moix n'était qu'un adolescent quand il est tombé sous le charme de la comédienne. "J’étais lycéen : sortant de la salle du Martroi, après la séance de « Rouge baiser », à Orléans, en 1985, je décidai de tomber amoureux, amoureux fou, de cette fille de mon âge, au teint diaphane, à la lèvre charnue, aux moues boudeuses, au front bombé. Ce front !", se souvient-il.
"Je n’eus pas la force de lui dire que désormais, l’amour entre elle et moi serait impossible"
Les années passent et Yann Moix finit par rencontrer son idole. En 1997, ils se retrouvent dans un bistrot afin de discuter d'un projet... l'adaptation de son premier roman. Une rencontre qui les rapproche. Ils finissent par passer une nuit ensemble. Une nuit au cours de laquelle elle lui demande "Tu connais mon secret ?"... Eh oui, quelques jours plus tôt, un acteur lui avait révélé que la comédienne avait contracté le VIH.
"Je compris alors que c’était vrai : que le virus était là, dans ma chambre, sur mon lit : en elle", poursuit l'écrivain. Yann Moix se souvient :
Elle me raconta comment c’était arrivé; je n’eus pas la force de lui dire que désormais, l’amour entre elle et moi serait impossible; je me comportais comme un lâche. Jamais pensais-je, je ne pourrais passer ma vie avec le sida - le sien, le sien qui deviendrait le mien. Elle le compris en un éclair et en un autre éclair, elle me pardonna.
Une brève idylle qui s'est transformée en amitié...