En 2010, la vie de Zahia Dehar bascule. Alors mineure à l'époque des faits, la jeune escort girl affirme aux enquêteurs avoir eu des relations sexuelles tarifées avec des joueurs l'équipe de France de football : Sidney Govou, Franck Ribéry et Karim Benzema. "L'affaire Zahia" comme on l'appelle, la propulse alors en Une des journaux. Une médiatisation soudaine que la jeune femme a vécu : « comme un choc et une catastrophe bien sûr », déclare-t-elle à nos confrères des Inrockuptibles, dont elle fait la couverture actuellement.

"Je pensais même à me suicider"

Malgré le choc de cette notoriété brutale, Zahia Dehar a su mettre à profit sa nouvelle célébrité. En 2012 elle lance sa collection de lingerie et enchaîne les collaborations artistiques. Plus récemment, la jeune femme aujourd'hui âgée de 27 ans s'est lancée dans le cinéma en tant qu'actrice dans le film Une fille facile, de Rebecca Zlotowski.

Aujourd'hui, Zahia continue de faire parler d'elle. Interviewée par les Inrockuptibles, l'ancienne escort a bien voulu revenir sur l'affaire qui lui a permis d'accéder à la notoriété.

J’ai eu le sentiment que, alors que ma vie d’adulte commençait à peine, je n’avais plus d’avenir. Je me suis sentie bloquée dans une case, celle des femmes bannies, lapidées. Je me suis sentie vraiment très mal. Je pensais même à me suicider parce que je croyais qu’il n’y avait plus de vie pour moi. Je me sentais comme un monstre qu’il fallait cacher.

Confie-t-elle.

Mais malgré cette médiatisation choc, Zahia Dehar a pu compter sur le soutien de sa mère, qui ignorait pourtant que sa fille était escort :

Elle l’a appris à la télévision et a été très choqué.

Avant d'ajouter :

Les journalistes débarquaient chez moi : j’ai fui dans le sud de la France chez un ami. Mais ma mère n’a à aucun moment été agressive avec moi, elle était plutôt inquiète. De ce fait, j’étais très mal. Jusqu’à ce que je me dise que ce que j’avais fait n’était pas un crime.

La starlette explique ensuite comment elle a fait pour rebondir.

J’ai d’abord pensé que j’allais vivre dans la honte toute ma vie. Et puis j’ai commencé à recevoir des signes de sympathie des gens qui me reconnaissaient. Des gens m’identifiaient dans la rue et se montraient plutôt bienveillants, ça m’a redonné confiance.