C'est un concept qui peut paraître choquant ou surprendre. Jacqueline Jencquel est âgée de 74 ans. Elle est en bonne santé et n'a pas de maladie grave. Mais, elle a choisi la date de sa mort : janvier 2020.
"L'interruption volontaire de vieillesse"
C'est une interview réalisée par nos confrères de Konbini News qui fait du bruit. Celle d'une femme au langage brut de décoffrage qui a pris une décision que l'on peut juger terrible. Elle va mettre fin à ses jours en ayant recours au suicide assisté. Et pour elle c'est une décision facile à assumer qui serait dans un prolongement de ses convictions.
Je me suis battue pour l'IVG. Maintenant, je me bats pour ce que j'appelle l'IVV, l'interruption volontaire de vieillesse.
Cela fait 10 ans qu'elle milite pour un changement de la législation en France. Au final, elle devra se rendre en Suisse en 2020 pour sauter le pas. On sent dans ses mots qu'elle a une certaine peur de la dégénérescence de son corps.
Quand on est vieux, on n'est jamais en pleine forme. Jamais. On est plus ou moins bien, mais on a des trucs. On a ce que l'on appelle les polypathologies de la vieillesse. Moi, par exemple, j'ai trois vertèbres qui sont fracturées à cause de l'ostéoporose. J'ai la trouille. Parce que si j'ai un AVC, si j'ai un truc, j'atterris dans un hôpital en France, tout ce qu'on me propose, c'est la sédation profonde et terminale jusqu'à la mort. Ça veut dire que je serai là, comme un légume pendant quatre semaines jusqu'à ce que j'aie le droit de mourir ? Bah non !
Surtout, selon elle, cette décision lui aurait permis de profiter plus de la vie.
Si vous ne pensez pas à la mort, alors la vie est monotone.