Le directeur artistique chargé des collections masculines de Vuitton, dont la griffe locomotive de LVMH avait annoncé la veille le départ, a présenté une collection automne-hiver 2018 inspirée par les grands espaces et le sportswear, à la palette tantôt naturelle, tantôt brillante ou fluorescente.

Arrivé chez Louis Vuitton en 2011, le créateur de 38 ans s'est notamment illustré par des partenariats à succès, récemment avec Supreme, marque new-yorkaise spécialisée dans l'univers du skate, mais aussi avec des artistes comme les frères Dinos et Jake Chapman.

Dans les rangs des défilés, le départ de Kim Jones suscitait des spéculations quant à son avenir et à son successeur chez Vuitton. C'est le dernier changement en date à la tête d'une grande maison, après les départs annoncés de Phoebe Philo (Céline) et Christopher Bailey (Burberry).

Dans cette ultime collection, où le thème du voyage, indissociable de l'univers de la maison, est omniprésent, les imprimés reprennent des photographies de paysages kényans vus d'hélicoptères. Les couleurs sont majoritairement terriennes, minérales, neutres, malgré l'irruption de touches orange et jaune fluo.

Le baroudeur de luxe porte des chaussures de marche rutilantes, des leggings siglés du fameux monogramme sous un short de sport en organza, un manteau en cuir de veau métallisé qui chatoie. Il transporte ses affaires dans un sac à dos volumineux auquel s'attache un plaid roulé.

Le vestiaire mêle matières traditionnelles et matières techniques, les manteaux et vestes en cachemire côtoient des parkas et des blousons d'aviateurs.

Le défilé s'est achevé sous les vivats du public, quand les silhouettes masculines du défilé ont cédé la place à Naomi Campbell puis Kate Moss, qui ont foulé le podium vêtues d'imperméables ceinturés, couverts du monogramme Louis Vuitton.

Les deux mannequins ont ensuite escorté le directeur artistique sortant pour saluer le public, dans les rangs duquel se trouvaient notamment la star du PSG, Neymar, son coéquipier Kevin Trapp, mais aussi David et Victoria Beckham et leur fils Brooklyn, ainsi que les créateurs Olivier Rousteing (Balmain) et Virgil Abloh (Off-White).

Dries Van Noten: broderies anglaises et tartan

Chez Dries Van Noten, maître de la couleur, l'imprimé star est réalisé avec une technique de marbrage traditionnellement utilisée sur le papier, notamment pour les reliures de livres: bleu, kaki, chocolat s'entremêlent et semblent flotter sur des parkas légères comme des toiles de parachute.

Le créateur combine avec vituosité imprimés et motifs: une chemise marbrée s'accompagne d'une veste et d'un pantalon à carreaux dépareillés et de bottines en python. De délicates broderies anglaises sur un large pantalon blanc contrastent avec une veste en jean cloutée pour une allure de cowboy sensible. Une volumineuse écharpe en crochet forme un col au-dessus d'un manteau en tartan. Des pantalons écossais se portent avec un demi-kilt.

Les manteaux de Rick Owens

Sur fond de techno industrielle, Rick Owens a fait défiler des créatures à l'allure étrange, dont la tête était parfois entièrement maquillée de blanc et surmontée de deux touffes de cheveux roux.

Dans cette collection aux tons neutres - noir, blanc, taupe -, qu'il dit inspirée par le mythe de Sisyphe, les tuniques des mannequins semblent avoir été découpées et lacérées, et se portent béantes, parfois ornées de chaînes métalliques. Les pantalons larges et interminables balaient le sol.

A noter, de longs manteaux sombres à l'arrière desquels ont été cousus des panneaux de matières contrastées, sortes de capes qui donnent du volume et beaucoup d'allure à la silhouette.

Issey Miyake: confort et légèreté

Dans la collection de Yusuke Takahashi pour Issey Miyake, dominée par le gris anthracite, les costumes se font légers. Des touches de couleurs vives (fuchsia, bleu électrique, jaune moutarde, vert olive) viennent contraster l'ensemble. Le sportswear imprègne le vestiaire, avec des chaussures confortables comme des chaussons et des combinaisons zippées.