Son clip « #JESUISBONNE » est en ligne depuis le début du mois de février, et résume assez bien l’univers, le ton et l’originalité de Marjolaine Piémont. Constitué essentiellement d’images extraites de films, de publicités, d’informations, « #JESUISBONNE » tourne en dérision une culture où la femme est encore trop considérée comme une potiche.

A sa découverte, on a envie de se plonger dans son album où figure ce morceau, entre d’autres comme « La soldomi », ou encore « c’est beau un homme à poils ».

C’est une signature osée : sur des airs de ballade, sa voix entraîne dans des jeux de mots coquins, grivois, pour parler de l’homme, de la femme, et de l’amour. Avec une joie et une fraîcheur où ne se glisse aucune vulgarité. « Sans le superflu », son premier album, n’est pas un coup d’essai. Il fait en effet suite à un premier EP paru en 2016, « Presqu’un animal ». Par ailleurs, Marjolaine Piémont a tourné partout en France avec le « Mozart Opéra Rock » en 2009, et avant ça une relation éternelle avec le chant, perfectionnée au Conservatoire en chant lyrique.

Un album abouti et bien écrit

Grande fan de toute la chanson française, elle dit admirer Juliette Greco, et on l’entend dans ces jolis phrasés, enjoués, provocateurs, de paroles ciselées. Elle même réussit un très joli album, avec un art du conte et du chant maîtrisé, une liberté dans la musique, avec des cuivres entreprenants autant que des discrètes cordes. Et surtout une liberté dans le ton, les adresses, et parfois les piques données avec élégance à l’air du temps.

Le dernier morceau de l’album s’intitule « Vieille », et donne avec quelques autres des respirations légèrement mélancoliques à l’ensemble, comme « Parcours de santé ». Une jolie chanson en forme d’aparté sur la mort, touchante, mais la tristesse ne fait qu’effleurer, pour retrouver de l’allant avec humour et liberté dans « A quoi ça sert » qui suit directement.