Comme de nombreuses célébrités avant lui, Maes a mis le cap sur les Émirats arabes unis, où il vit la vie rêve à Dubaï depuis deux ans. Toutefois, le rappeur ne s’est pas seulement expatrié pour le cadre luxueux et ensoleillé de la cité du golfe persique. Car Maes était sous le coup d’un mandat d’arrêt international délivré par la justice française en octobre 2023, pour ne s’être pas présenté à son procès à Paris. L’ennemi juré de Booba devait être jugé pour violences en réunion, à la suite d’une vive altercation qui remonte à septembre 2018.

Alors qu’il sortait de son studio d’enregistrement, Maes aurait eu un vif différend avec un individu, qui se serait soldé par une agression physique. La présumée victime aurait été rouée de coups, notamment au visage, ce qui lui a occasionné six jours d’incapacité de travail. Si une plainte avait été déposée avant d'être retirée, Maes devait toutefois répondre de ses actes le 10 octobre 2023. Un rendez-vous qu’il a préféré ne pas honorer. En juin 2024, le tribunal correctionnel de Paris l'avait condamné par contumace à dix mois de prison et à une amende de 10 000 euros.

Maes prochainement extradé en France ?

Au micro de la radio Générations, celui qui est originaire de Sevran, en Seine-Saint-Denis, avait révélé pourquoi il avait décidé d’aller s’installer à Dubaï, expliquant qu’il était menacé dans son quartier d’origine.

Je suis parti à Dubaï après que des véhicules de mon clip ont été brûlés par des jaloux de ma cité (…). On a essayé de me racketter, je me suis dit, mais, d’habitude c’est moi qui fais ça aux gens.

S’est-il étonnamment justifié, sans vergogne.

Mais Walid Georgey, de son vrai nom, vivait dans une cage dorée. D'ailleurs, en raison du mandat d'arrêt dont il faisait l’objet, il avait été contraint d'annuler à la dernière minute son concert très attendu à l'Accor Arena de Paris, prévu le 19 décembre dernier. Une nouvelle dont s’est réjoui l'autoproclamé duc de Boulogne, qui n’a pas manqué de le faire savoir sur les réseaux sociaux.

Ce samedi 18 janvier 2025, Maes a pris le risque de quitter Dubaï pour rejoindre le Maroc, loin de se douter qu’il allait finir à l’ombre. Quatre jours après son arrivée à Casablanca, le rappeur de 29 ans a été interpellé par les autorités marocaines, agissant en exécution du mandat d'arrêt international émis par la France. Selon des sources proches du dossier contactées par le Nouvel Obs, son déplacement aurait été motivé par des informations évoquant une possible extradition depuis Dubaï, d’autant plus que Gérald Darmanin, désormais ministre de la Justice, était en visite dans l’émirat en début de semaine.

Une carrière en suspens ?

L’arrestation de Maes s’est faite en toute discrétion, avant qu’il ne soit placé en détention en attendant la suite des procédures judiciaires. Son extradition vers la France pourrait marquer un tournant dans ses démêlés avec la justice, mais aussi dans sa carrière artistique, qui semblait jusqu'ici en pleine ascension.

C'est en 2017, durant sa première incarcération à la maison d’arrêt de Villepinte, que Maes a décidé de se lancer dans le rap. Un choix de carrière judicieux puisqu’après avoir sorti plusieurs mixtapes qui ont été très bien accueillies par le public, il a signé un contrat avec le label Millenium, filiale de Capitol Music France. Depuis, Maes a sorti quatre albums studios, dont le dernier, baptisé La vie continue, a été certifié disque d’or quelques semaines après sa sortie en juillet 2024.