Yannick Alléno a vu sa vie basculer à tout jamais le 8 mai 2022, lorsqu’on lui a annoncé le décès de son fils Antoine. Le jeune homme de 24 ans a perdu la vie alors qu’il était à l’arrêt sur son scooter à un feu rouge, fauché par un conducteur en état d’ébriété.

Ce dernier, déjà connu des services de police, avait vu son permis de conduire annulé et conduisait un véhicule volé. Rapidement interpellé, le chauffard récidiviste a été mis en examen pour homicide et blessures involontaires, avant d’être placé en détention provisoire.

Mais seulement quatre mois après le drame, Francky D. A été remis en liberté sous contrôle judiciaire le 10 septembre 2022. S’il est toutefois resté en détention jusqu’au 15 décembre dernier, c’est uniquement parce qu’il purgeait une peine pour une précédente condamnation.

Après avoir appris la nouvelle, Yannick Alléno a réagi via un communiqué et fait savoir qu’il n’avait pas l’intention de rester les bras croisés. C’est au nom de l’association qu’il a créée quelques jours après la mort de son fils qu'il s’est exprimé au sujet de cette décision de justice, qu’il regrette :

L’association regrette que la loi Française ne permette pas de maintenir en détention provisoire l’auteur des faits jusqu’au procès. L’association Antoine Alléno se mobilise pour faire évoluer la loi pour que de telles tragédies ne se reproduisent plus et que les familles des victimes soient mieux accompagnées.

Et le chef triplement étoilé au guide Michelin a tenu parole. Au cours d’un entretien accordé au Parisien ce lundi 8 mai 2023, il a fait savoir qu’il voulait que son fils "devienne le Coluche de la cause".

Yannick Alléno n'a pas caché son immense chagrin et s'est montré inconsolable sur les réseaux sociaux. Au lendemain de l'enterrement de son fils, il a posté un long message dans lequel il faisait part de sa peine incommensurable. Ce qui lui a valu nombre de messages bienveillants et de réconfort. Mais malgré le temps qui passe, le cuisinier ne parvient pas à faire son deuil et garde toujours une pensée pour son enfant qu'on lui a arraché.

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Antoine et Yannick Alléno @ DR

Un père en deuil déterminé

Par le biais de son association, qui porte le nom du défunt parti trop tôt, Yannick Alléno souhaite apporter un soutien financier, juridique et psychologique aux proches des victimes d’accidents de la route. Il compte ainsi sur la mobilisation de bénévoles actifs aux quatre coins de la France, qui ont été nombreux à rejoindre la cause :

Je veux mettre ma notoriété au service du bien commun. Dans ce combat, on a besoin de tout le monde.

Déclarait-il dans les colonnes du Journal du dimanche.

Et d’ajouter, sur le plateau de BFMTV, que "la valeur qu’il (Antoine, NDLR) représentait nous impose de travailler pour que les choses changent". Déterminé à ce que justice soit rendue, Yannick Alléno n’a pas l’intention de s’arrêter là et espère bien faire bouger les choses au niveau de la législation française.

Yannick Alléno à l’initiative d’une nouvelle loi en vigueur ?

En effet, le chef natif des Hauts-de-Seine milite à présent pour la création d’une infraction pénale spécifique et pour que l’usage de la drogue et de l’alcool au volant ne soit plus reconnu comme une circonstance aggravante en cas d’accident de la route mortel. Une proposition approuvée par plusieurs associations et parlementaires, ainsi que Gérald Darmanin.

Le ministre de l’Intérieur, qui avait fait part de sa volonté de faire évoluer la loi, avait déclaré travailler en étroite collaboration "avec Éric Dupond-Moretti pour renommer en homicide mortel dû à la drogue et à l’alcool".

La parole du chef sera-t-elle prise en compte ?